SANTÉ
La pathologisation des identités LGBTQ+ demeure un grand problème qui alimente les différentes discriminations que vivent les personnes LGBTQ+, notamment en ce qui concerne l’accès aux service de santé et l’idée qu’elles peuvent être « guérie » de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre.
ENJEUX
VIH et autres ITS
Les préjugés envers les personnes homosexuelles ne sont pas nouveaux et il n’est pas facile de les combattre.
Toute personne peut transmettre une infection ou une maladie à une autre personne lors de rapports sexuels. Les risques dépendent des comportements sexuels et non de l'orientation sexuelle de la personne.
Les politiques qui empêchent les hommes gais de donner leur sang avec des directives générales (ex : excluent tous rapports sexuels et ne font pas la différence entre rapport sexuels à risques ou rapports sexuels protégés) ne suivent pas le bon sens : un homme qui a des relations sexuelles protégées avec un autre homme est moins à risque qu'une personne hétérosexuelle qui ne se protège pas dans ses rapports avec ses partenaires). De plus ces pratiques renforcent ces préjugés en associant les relations homosexuelles à la maladie.
Institutions
Il aura fallu attendre le 15 décembre 1973 pour que l’Association américaine de psychiatrie retire l’homosexualité de son manuel de référence. La décision s’est reflétée dans le DSM-III publié en 1980.
Le 17 mai 1990, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a rayé l’homosexualité de la liste des maladies mentales. C'est en l'honneur de cette journée que la Journée se tient le 17 mai.
Enfin c'est en 2018 que l'OMS a retiré la transidentité de sa liste des maladies mentales.
Le fait que ces décisions soient aussi récentes sont inquiétantes lorsque l’on considère le nombre de professionnels de la santé qui ont été formés en pensant que l’homosexualité et la transidentité étaient des désordres mentaux.
Accès aux soins de santé
Les personnes LGBTQ+ ne devraient pas se sentir mal à l’aise de parler de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre avec un intervenant du milieu de la santé, mais malheureusement c'est encore le cas. Ce malaise peut compromettre la qualité de la relation et du service rendu, et peu même s'avérer dangereux. En effet, certaines personnes LGBTQ+ sont plus réticent.e.s à consulter un médecin, où à leur dévoiler certaines informations, ce qui peut avoir des effets néfastes sur leur santé.
Dans une étude réalisée en 2008 au Canada, près d'un.e participant.e sur dix admettait avoir déjà évité de demander un service de santé en raison de son orientation sexuelle ou de son identité de genre. Cette proportion grimpe à 30 % parmi les personnes trans.
Il est important que les personnes LGBTQ+ ne se sentent pas obligées de se cacher avec les interventant.e.s qu’illes rencontrent car diverses problématiques se rapportant à la qualité de vie ainsi qu’à la santé physique et mentale peuvent avoir un lien avec l’orientation et l’identité de genre et avec l’oppression sociale qui les accompagne : la découverte de son orientation sexuelle et de son corps, le suicide, les techniques de reproduction assistée et l’adoption, les lois fixant les règles de filiation et autres aspects légaux tels que le mandat d’inaptitude, les pratiques de sexualité sécuritaire, la violence conjugale, l’intimidation, etc.
Le saviez-vous ?
Dans une étude réalisée en 2015 dans l'état de New York, 10.5% des personnes âgées de 18 à 24 ans ont reporté avoir été sujettes à de la thérapie de conversion. Cette proportion s'élève à 14.2% (1 personne sur 7) pour les jeunes trans.
Thérapies de conversion
Cette pratique qui vise à « guérir » l’homosexualité ou la transidentité est interdite dans très peu de pays. Elle peut prendre plusieurs formes dont la psychanalyse et la thérapie d’aversion (provoquer une sensation désagréable ou douloureuse lorsque la personne a des sentiments homosexuels). En plus de ne pas produire les résultats dont elle se vante, la thérapie de conversion peut causer de l’anxiété, de la dépression, voire des idéations suicidaires.
Cette pratique condamnée par beaucoup d'organismes comme la Société canadienne de psychologie se cache sous d'autres noms comme "thérapie réparative".
Les personnes asexuelles sont également touchées par la pathologisation et l’idée qu’on peut les « guérir » avec de la thérapie ou des hormones.
L’idée que l’on peut « guérir » l’homosexualité, la transidentité, ou l’asexualité se basent sur l’idée que ces identités découlent d’un trauma ou que ce sont des sortes de désordres mentaux ou d’addictions alors que ce n'est pas le cas.
CHIFFRES
Pour plus de la moitié (54%) des Québécois.e.s interrogé.e.s, un homme hétérosexuel serait plutôt mal à l’aise de subir un examen général par un médecin qu’il sait homosexuel.
Opinion des Canadien.ne.s concernant l’orientation sexuelle (2007) :